BVD - ATTESTATION NON IPI
Pour une demande via l'inventaire de l'élevage, veuillez accéder à votre espace privatif
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Quelques soient les systèmes d’élevage, les enjeux de la maitrise du parasitisme sont les mêmes : assurer une bonne santé et des performances optimales de vos animaux.
Cependant depuis peu, de nouveaux enjeux entrent en compte :
- l’aspect environnemental : par exemple, 70% de la dose d’anti-parasitaires (cas de l’avermectine) ne sont pas assimilés par l’animal et se retrouvent donc directement dans l’environnement, et ont par exemple des effets néfastes sur la repousse de l’herbe ainsi que sur la microfaune ;
- l’aspect santé humaine : il vous est certainement arrivé de vous retrouver avec du produit sur les mains, en vous demandant ce que vous pouviez ou non risquer. Or nous avons très peu d’informations sur les conséquences de ces produits sur l’Homme. De plus, les résidus présents dans la viande ou le lait peuvent potentiellement être dangereux pour la santé humaine ;
- l’aspect de résistance aux anti-parasitaires : ce phénomène a très bien été démontré à l’étranger, et notamment en Nouvelle Zélande, et est en pleine émergence en Europe. Comme il existe très peu de molécules, les préserver permettra de les garder efficaces et de pouvoir les utiliser plus longtemps.
Tenir compte de ces différents aspects est important puisqu’ils dépendent directement des pratiques d’élevage mises en œuvre : alimentation, pâturage, moyens curatifs et actions préventives.
Le choix de traiter ou non un animal se fait après avoir répondu à certaines questions : quel est le devenir de l’animal ? Contre quel parasite dois-je lutter ? Ai-je mis tous les moyens préventifs en œuvre ? Quel moyen curatif choisir ?
Développer l’immunité vis-à-vis des strongles
Il est bon de rappeler qu’un animal peut se défendre lui-même grâce à l’immunité. L’immunité, c’est le mécanisme de défense de l’animal. Elle va se mettre en place quand ce dernier est en contact régulier avec des parasites lors du pâturage.
Si le développement de l’immunité n’est pas du tout l’objectif principal pour des bovins à l’engraissement, dont on recherche une croissance maximale et rapide, cette immunité est nécessaire pour l’élevage de génisses et des futurs reproducteurs.
Pour que ces mécanismes immunitaires se mettent en place, il est impératif que l’animal entre en contact avec le parasite, via le pâturage. Cette immunité peut se faire rapidement (comme pour les strongles pulmonaires), ou peut demander plus de temps, comme dans le cas des strongles digestifs où il faut environ 8 mois de contact avec les parasites pour être immunisé. Au contraire, il est impossible d’installer et d’entretenir une immunité durable contre certains parasites comme le paramphistome ou la douve, la meilleure gestion restant la limitation de l’accès aux zones à risque (tableau 1).
Pour que cette immunité soit efficace, elle devra se faire le plus tôt possible dans la saison et à des niveaux d’infestation assez faibles.
L’instauration de cette immunité permet à terme de limiter l’excrétion de parasites par les animaux, et donc de limiter la contamination des prairies.
A l’inverse, une immunité peut être remise en cause par des traitements mal raisonnés. Tout emploi d’antiparasitaire rémanent ralentira le développement de l’immunité. C’est pour cela que chaque traitement doit être raisonné (figure 1).
Conséquences |
Immunité possible ? |
Animaux les + sensibles |
|
Strongles digestifs |
Troubles digestifs (diarrhée profuse, amaigrissement), poil piqué Baisse de croissance et diminution production laitière |
Oui (8 mois de contact avec les parasites) |
1ères et 2èmes années de pâtures (animaux non immunisés) |
Strongles pulmonaires |
Troubles respiratoires (toux, accélération de la respiration, tête abaissée), difficulté pour manger et boire |
Oui (1 mois de contact, mais non pérenne, peut être « dépassée » chez les adultes) |
Animaux non immunisés ou n’ayant jamais rencontré le parasite. |
Douve |
Discrétion clinique mais retards de croissance, baisse fertilité, diminution production lait, baisse de l’immunité, anémie, œdème de l’auge, colostrum de mauvaise qualité |
Non (la réaction immune développée au contact du parasite ne permet pas de se protéger contre une nouvelle infection). |
Animaux pâturant sur parcelles à risques (marres, fossés etc…) |
Paramphistome |
Troubles digestifs (diarrhée noirâtre, météorisation) Baisse de croissance et diminution production laitière |
Non. Effets néfastes dus à l’accumulation du parasite. |
Animaux pâturant sur parcelles à risques (marres, fossés etc…) |
Tableau 1 : récapitulatif des principaux parasites herbagers.